Mardi matin, le soleil se lève, Bujumbura est derrière nous. Nous regardons la longue ligne droite qui file vers le nord, vers le Rwanda et la République Démocratique du Congo, notre destination.
La lointaine France débat de l’avenir de son enseignement supérieur et de sa recherche. Une impressionnante masse de contributions, nous laissent imaginer un pays tout entier sensibilisé par le sujet. L’université française subit une double crise, économique et managériale (Il s’agit peut être plus probablement d’une crise de prospective). L’enseignement supérieur comme solution de la croissance économique? Il s’agit plus d’un postulat que d’une vision qui aurait le mérite de décliner des objectifs et des actions, bref de dresser un avenir.
Hier, le ministre de l’enseignement supérieur du Burundi présentait ses réformes et la nouvelle loi sur l’enseignement supérieur click here now. Le Burundi, lui n’a pas le choix ni le temps de discuter sur le fait de savoir si oui ou non l’enseignement supérieur peut être outil du développement. La ressource agricole est exploitée au maximum, peu ou pas de ressources minières ou pétrolières, le pays doit impérativement investir dans le savoir et former ses élites afin de valoriser au mieux ses productions. Mais ce petit pays, très pauvre, peut-il prétendre à avoir des « universités »? Le Sud, à l’instar du Nord est nourri des mêmes informations sur le classement des universités. Dans les pays africains, la foisonnante presse reprend ces informations, souvent pour fustiger l’absence des universités africaines de ces classements internationaux. Alors, est-il possible d’avoir une université lorsqu’on est pas dans le G20?
Nous roulons depuis une heure et notre vieux Toyota land cruiser n’en fini plus de nous ballotter, louvoyant de manière à éviter les nids de poules en forme de cratères. Nous franchissons le Rusizi, puis laissons les collines du Rwanda pour arriver à Bukavu. Lorsqu’on regarde l’horizon, on est émerveillé par la beauté du paysage des rives du lac Kivu. Sous l’horizon, la réalité est bien en phase avec les statistiques de la Banque Mondiale, pauvreté et infrastructures complètement délabrées. Pourtant, à Bukavu il y a des établissements d’enseignement supérieur.
Les directeurs et leurs équipes de l’Université Officielle de Bukavu, de l’Institut Supérieur Pédagogique et de l’Institut Supérieur du Développement Durable sont animés d’une énorme volonté de développement. malgré l’indigence des finances, des ressources sont trouvées. Quitte à prendre 4 années pour construire un amphithéâtre, briques après briques, murs après murs. Les étudiants sont présents dans des salles qui ressemblent à celles des écoles primaires situées dans des zones rurales reculées. La bibliothèque n’est qu’en projet, les connexions Internet sont rares et très faibles, mais l’ambiance est chaleureuse et studieuse. Les responsables universitaires sont ravi de nous montrer leurs locaux de recherche encombrés d’instruments hors d’âge, mais que l’on garde soigneusement et avec de la dévotion pour le donateur (du Nord). Quelques recherches sont modestement entreprises, comme par exemple des test de fiabilité sur les médicaments (les faux médicaments vendus dans la rue sont un des fléau de l’Afrique).
On recense près de 17000 « universités » dans le monde. On en classe 500, alors que sont exactement les 16500 autres? C’est difficile d’apporter une réponse. Mais si une université est un lieu de transmission du savoir, de la production du savoir (même modeste) et un lieu d’animation étudiante, alors il y a aussi des universités dans le Sud Kivu.
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